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Investir dans un domaine viticole : les critères à considérer

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Produire son propre vin est un rêve que partage de nombreux investisseurs. Pourtant, il est important de se renseigner sur plusieurs facteurs avant d’accepter une opportunité d’achat de vignoble qui se présenterait à vous. Dans ces lignes, vous découvrirez toutes les informations utiles pour réaliser un achat de ce type dans les meilleures conditions.

Les espèces de vignes cultivées

Dans un domaine viticole, la vigne constitue la ressource la plus précieuse. Effectivement, la qualité de vos cuvées dépendra en grande partie de cette plante. Renseignez-vous donc sur l’encépagement du vignoble. Selon les cépages présents sur place, le vin que vous fabriquez différera. Or, tout amateur de viticulture vous affirmera que toutes les appellations ne se valent pas. Parmi les groupes les plus populaires vous trouverez :

  • Le merlot,
  • l’ugni blanc,
  • la grenache,
  • la syrah,
  • le chardonnay.

De même, il existe encore des différences à l’intérieur des cépages. En effet, les Appellations d’Origines Contrôlées (AOC) influeront fortement sur la qualité perçue de votre cuvée par les consommateurs (et donc sur votre rentabilité). Qui plus est, les AOC se répartissent elles-mêmes en sous-labels. Forme ultime de cette distinction, les Grands-Crus se composent de vignes dont la valeur peut-être démultipliée par rapport à une parcelle non labellisée.

Dernier critère spécifique à la vigne : la superficie. La taille de votre exploitation peut donner lieu à des coûts d’entretien importants si celle-ci s’étend sur une surface élargie. De plus, la quantité de travail à réaliser pour atteindre la production optimale augmentera aussi exponentiellement. Outre une question d’argent, la dimension de votre achat dépend donc également du temps que vous êtes prêts à y allouer.

La région d’implantation

Selon la production que vous souhaitez réaliser, votre attention se portera sur certaines régions plutôt que d’autres. Pour y voir plus clair, la SAFER publie le prix des vignes AOC par départements. Par exemple, un hectare dans le Bas-Rhin vous coûtera 154 300 euros. Pourtant, ces tarifs sont loin de constituer les montants les plus élevés en France. Du côté de la Côte d’Or, vous devrez débourser 709 600 euros par hectare. Finalement, la palme des sommes les plus importantes revient à la Marne avec 1 215 700 euros de l’hectare.

Si vous souhaitez réaliser un investissement financièrement moins élevé, il existe toutefois des zones réputées à des tarifs bien plus raisonnables. Célèbre pour son vin jaune, la région du Jura reste malgré-tout relativement accessible avec des prix atteignant 33 600 euros par hectare. Évidemment, ces secteurs bénéficieront d’une renommée moindre par rapport aux mythiques champagnes ou beaujolais, notamment à l’international. Vous devrez donc arbitrer entre votre mise de départ et la rentabilité que vous souhaitez.

Sancerre, une ville réputée dans la viticulture

L’équipement et le personnel existants

Bien que la vigne constitue le patrimoine majeur d’un domaine viticole, il est indispensable de s’intéresser au reste de l’ensemble. Concernant les bâtiments, la cave jouera un rôle crucial dans la production de vos cuvées. Sa taille doit donc être en adéquation avec vos souhaits en termes de nombre de bouteilles produites annuellement. De même, une surface généreuse vous permettra aussi d’aménager un espace d’accueil pour réaliser des visites dégustations, voire une boutique pour vendre vos crues directement aux consommateurs.

L’équipement laissé par les précédents propriétaires peut aussi faciliter votre reprise d’activité et limiter les coûts ultérieurs. Parmi le matériel d’importance, informez-vous sur les cuves de vinification et les pressoirs. Ces derniers s’avèrent indispensables pour obtenir une production optimale de vin. De plus, certains domaines abritent aussi des machines dédiées à l’entretien de la vigne et à la récolte du raisin comme les enjambeurs. À vous de négocier l’ensemble à un bon prix.

Hormis le personnel classique, certains domaines viticoles sont soumis à un contrat de fermage. Dans ce cadre, cela signifie que l’ancien propriétaire a transmis la jouissance du vignoble à un tiers qui s’occupe de l’exploiter. Ainsi, le bailleur récupère une partie des bénéfices sans subir les charges de l’activité. Cependant, l’achat d’un bien disposant de ce genre de dispositif légal vous restreindra dans vos choix. En effet, le bail souscrit avec l’ancien loueur s’imposera également à vous. Or, ce genre d’accord dure au minimum 9 ans et peut même atteindre 25 ans.

Les coûts supplémentaires à l’achat

Spécifique à l’agriculture, l’avance aux cultures constitue un coût postérieur à l’acquisition d’un domaine viticole. Celle-ci vise à couvrir les frais et le travail réalisé par l’ancien propriétaire pour préparer le bon déroulement de la prochaine récolte. Afin d’estimer la somme que vous devriez payer, adressez-vous à la chambre d’agriculture dont dépend le vignoble. Cette dernière dispose de données sur les vignes locales et peut ainsi vous fournir une moyenne des avances aux cultures pratiquées régionalement.

De même, produire du vin a un certain coûts. Ainsi, ces dépenses dépendront notamment du type de breuvage que vous produirez, mais aussi de la méthode de production. Par exemple, un vignoble biologique dépensera des sommes bien plus élevées qu’un domaine produisant ses cuvées de manière industrielle. Selon la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, les frais liés à un hectare de vigne cultivé de manière conventionnelle s’élève à 7 155 euros (1,30 euros par litre). En comparaison, les montants pratiqués pour le bio sont supérieurs de 6%.

Les procédés pour investir dans un domaine viticole

Dans le but de faciliter l’accession à la vigne pour de nombreux investisseurs, deux procédés ont vu le jour. Le premier se nomme le Groupement Foncier Viticole. L’objectif d’un GFV est simple : rejoindre un groupement foncier spécialisé dans la viticulture en achetant des parts. Cet organisme acquiert ensuite des vignes qu’ils louent à des vignerons. L’investisseur n’est donc pas directement propriétaire, mais il évite les inconvénients de la gestion du domaine. En contrepartie, l’exploitant reverse aux détenteurs de parts une somme d’argent ou des bouteilles de ses cuvées (ou un mélange des deux).

L’autre solution pour investir dans la vigne sans la posséder se nomme le crowdfunding. Ici, les investisseurs financent un projet d’achat de vignoble ou d’équipements viticoles. En contrepartie de l’investissement, le viticulteur rembourse la somme avancée en argent ou en vin et fournit aussi des intérêts (monétaires ou breuvages). Certains domaines proposent même une participation au capital social en contrepartie du montant investi. Parmi les plateformes spécialisées dans ce genre de processus, nous pouvons citer entre-autres Wine Funding, Fundovino et Tudigo.

Le domaine viticole et la nécessaire réflexion

Bien que la création de ses propres cuvées soit une magnifique aventure, celle-ci est loin d’être un parcours de santé. Il est donc important de ne pas se lancer bille en tête dans la première opportunité se présentant à vous. Si toutefois vous souhaitez vous lancer dans l’achat d’un domaine viticole, la SAFER vous propose une vaste sélection de vignoble sur son site Proprietes-rurales.com.

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